Les Papeteries : une si longue histoire qui se termine si mal (3)

Deux frères, les Schweitzer, courtiers américains en tabac, prennent la suite des Geoffroy. Ils vont nommer Richard Laderrière, Directeur général. Encore une longue période traversée par une nouvelle guerre mondiale. L'ère Schweitzer  va durer jusqu'à la fin des années 1950.

Comme les précédents, ce résumé est construit à partir du chapitre écrit par René Chauvin dans Malaucène village du Ventoux.



Un peu plus de détails


Les repreneurs, les frères Schweitzer nomment Richard Laderrière Directeur Général. Ce dernier est épaulé par un ingénieur papetier, Albert Renard. Il faut souligner que, pour quelques décennies encore, ces deux cadres n'ont sous eux que des contremaîtres, souvent issus du rang. Aucun autre cadre n'apparaît à la tête de l'un des services de l'usine qu'à Malaucène l'on appelle encore "la Fabrique".

Suite au décès de l'un des frères, Rebecca, sa veuve, devient Présidente du Conseil d'administration. Elle va, elle aussi, jouer un rôle important.

C'est à cette époque que l'on commence à parler de qualité de l'eau du Groseau. La minoterie Cornillac située en aval sur la rivière conduit les Papeteries devant le tribunal. Tout s'arrangera en partie grâce à la diplomatie de Laderrière. En 1928, on signe la paix et la municipalité de Malaucène - à la tête de laquelle se trouve Louis Cornillac - donne à Rebecca le titre de "citoyenne du village". A partir de là, on dit que les Américains, via Rebecca, ont fait preuve d'une grande tendresse pour Malaucène. Et on s'habitue facilement à ce sentiment !

La crise de 1929 arrive chez nous deux ans plus tard. La moitié du personnel sera licenciée. Monsieur Laderrière comme on dit à Malaucène (quelques-un disent même Deladerrière alors que les Américains le surnomment Dick) va se multiplier. Il crée un nouveau papier, l'Aquafuge qui met en évidence l'esprit inventif de nos papetiers.

Arrivent 1936 et le Front populaire. Les délégués CGT de l'usine, conduits par Omer Rousseau, ne feront pas grève, mais Laderrière leur accordera tous les avantages sociaux conquis par ailleurs.

Rebecca meurt en 1938. L'usine produit alors 750 tonnes de papier vendues à 75 clients du monde entier

Et nous voici devant une nouvelle guerre mondiale. La production s'effondre à nouveau : 50 tonnes et 150 ouvriers sans travail. Laderrière réalisera le miracle : on ne sait trop comment il s'y prendra pour que l'usine qui appartient à des Juifs ne tombe pas dans les mains de l'Etat.

De nouvelles machines arrivent en 1947 qui font espérer une remontée de la production aux alentours de 700 tonnes. Mais les bons et mauvais moments se succèdent sans que "les Américains" parlent de vente. Max de Saint-Léger est alors directeur de la production.

Quand, en 1957, les Schweitzer fusionnent avec la Kimberley-Clark Corporation, mais Malaucène demeure une possession familiale. Ça ne durera pas car, bientôt, nos Papeteries sont rachetées par les Papeteries Mauduit qui font partie du Groupe... Kimberley-Clark.

En 1959, Richard Laderrière décède. Tout le monde reconnaît qu'il se serait fait couper une main ou un bras plutôt que de laisser aller les Papeteries de Malaucène à vau-l'eau. Ses prédécesseurs ont d'ailleurs travaillé dans le même état d'esprit.

Que va devenir Malaucène ? C'est ici que l'on voit apparaître Philippe Aghion, ingénieur lui aussi et qui va assurer la modernisation accélérée de la structure et la porter au plus haut.



LE DIAPORAMA


Richard Laderrière.

Lettre à Dick

Ces dames de l'administration lors d'une pause. Remarquer la vue sur le village

Diplôme remis à Madame Schweitzer par la municipalité

Le papier Aquafuge

Le service entretien en 1939

Quand Malaucène est sur un stand de Rio-de-Janeiro (1922)

Un stand, on ne sait trop où...

Strasbourg 1923

Le stand à Rio-de-Janeiro en 1922