Les Papeteries : une si longue histoire qui se termine si mal (4)

La qualification des salariés et la fabrication de produits exclusifs vont permettre aux Papeteries à une équipe d'ingénieurs Aghion, Bermond, Marais etc. de devenir leader dans la fabrication de papier perforé au laser. Rédaction toujours d'après le chapitre de René Chauvin dans Malaucène village du Ventoux.



Un peu plus de détails


Philippe Aghion était là depuis sept ans quand Richard Laderrière meurt. Avec l'appui du Directeur général, il installe une nouvelle machine à papier en 1954, il adopte l'usage de pâte à papier préfabriquée ce qui limite les nuisances et transforme la Plus Haute en simple dépôt et les Papeteries atteignent les 1 000 tonnes de production en 1962. Mais en 1963, le personnel féminin des ateliers est licencié.

Philippe Aghion va devenir PDG des trois sociétés Kimberley Clark Corporation installées sur notre territoire et représentant en France de la Kimberley Clark.

 Un nouvel ingénieur, Jacques Marais va alors développer la perforation laser du papier. Pour réduire la quantité de goudron et de nicotine passant à travers le filtre (car désormais, on se spécialise dans la fabrication de filtres de cigarettes), il fallait le ventiler en perçant des trous minuscules. L'innovation entraîne des gains de productivité et tout tourne rond. Les salariés sont fiers de ce qu'ils font et les Malaucéniens sont tout aussi fiers de leur usine. Et puis, il y a désormais des cadres (souvent ingénieurs des Arts et Métiers) à la tête des services. Et des cadres qui croient en leur savoir-faire et à l'avenir des Papeteries, toujours prêts à se battre pour leur usine...

Tout change. On construit de nouveaux bâtiments, on installe de nouvelles machines, notamment dans les années quatre-vingt/quatre-vingt-dix une machine à imprimer quatre couleurs des plus modernes. Claude Barry, cadre qui deviendra chef de service, nous confie : "Ce qui m’a intéressé dans mon travail c’est que, dans les années 1980, on a mis l’homme au centre de l’entreprise. Les machines tout le monde peut les avoir. Ce sont les hommes qui font la différence ensuite."

C'est un bel exemple de la dynamique des Papeteries. Il faudrait prendre le temps (et la place) pour décrire le nombre de métiers présents dans l'entreprise. On serait plus que surpris.

Mais la haute direction décide une restructuration en regroupant notamment les services commerciaux de Malaucène et de Quimperlé. Suite à des débats qui échappent au commun des mortels, Jacques Marais et Jean-Baptiste Hild sont licenciés. Tout va changer...


Dans ses moments les plus beaux, l'usine de Malaucène avait plus de 300 salariés permanents et a même dû frôler les 400 en comptant les intérimaires. C'est tout le bassin de vie de Carpentras qui vient travailler ici et il doit rester tout juste un tiers de Malaucéniens parmi les salariés. La production doit atteindre les 8 000 tonnes/an.




LE DIAPORAMA


La première machine laser qui inaugure une ère de prospérité apparente

Le long processus pour fabriquer du papier

Un ennui à la machine à papier. Dessin d'André Peyre

Une vue générale début XXIe siècle. On distingue les anciens et nouveaux bâtiments des années 1960

La table de commande de la machine à papier

Une machine à imprimer quatre couleurs

Voici pourquoi il fallait une machine à imprimer quatre couleurs