Comment le fort est devenu un calvaire

Il faut d’abord dire que ce fort a toujours posé des problèmes aux Malaucéniens. Son entretien coûtait cher et les pierres tombaient sur la tête des passants. Il fut même question de le détruire mais l’entreprise était probablement un peu folle et puis que serait Malaucène, aujourd’hui, sans son Calvaire, véritable belvédère sur le village et ses environs ?



Un peu plus de détails


Michel Brusset nous dit que " l’actuelle rampe d’accès fut construite de 1750 à 1754, on put enfin procéder aux travaux nécessaires et construire la rampe qui permet encore de nos jours de monter sur la plate-forme. Quant à la tour carrée qui se dressait au sommet, on décida en 1769 de réduire sa hauteur de onze toises (près de 22 m) à trois. " Cette tour est visible sur le dessin qui reconstitue le fort et les remparts. Plus tard, sur d’autres représentations du XIXe siècle nous ne trouvons plus que le 1er étage (les 3 toises) qui est devenu (ou demeure) la prison. Prison qui sera très vite jugée trop « dure » et qui sera transférée dans les locaux de l’ancienne mairie. On en voit les traces de l’entrée sur le mur extérieur côté soustet, juste avant l’entrée de la bibliothèque.

 Mais revenons au Calvaire avec les frères Saurel, cette fois : "[En 1928] la Fabrique était autorisée à aménager les restes du château en calvaire; cette transformation fit l'objet d'une souscription". Au cours de cet aménagement on supprima un ormeau qui avait été planté là-haut sous Napoléon 1er. Ce n’est qu’en 1854 qu’on mis en place au Calvaire les 13 oratoires et la grille de protection qui subsistent aujourd’hui. Les Saurel signalent : " Pour les descendants des patriotes d'antan, ces processions voyantes étaient des sortes de défis, tout comme les croix de mission plantées en 1858 à l'extrémité nord de l'allée des peupliers et au Pont-de-l'Orme, ou encore l'érection de stations au sommet du Calvaire (1854)."

Je suppose que c’est alors qu’on installa un gisant sous les trois croix. Nous avons retrouvé une photo (venant très probablement de la collection de Joseph Chapus) de ce gisant en place.

Une anecdote de plus : si l’installation des stations avait fait râler "les patriotes d’antan" après la deuxième guerre mondiale d’autres patriotes s’en prirent à ce gisant et l’une des habitantes de la place au pie du château eut la surprise un beau matin de voir le dit gisant… au fond du lavoir. D’où une disparition définitive du gisant qui est aujourd’hui, toujours au frais, au fond de la sacristie. 

Plus récemment, Marie-Lise Ribière, présidente des Amis du Vieux village aidée par la municipalité et la Cove a demandé à Luc Ta Van Thinh, artiste malaucénien dont le talent dépasse largement les limites régionales de faire revivre les stations du chemin de croix et le tombeau du Christ. Nous avons donc, sur les photos jointes le bel ouvrage de Luc TVT. Et nous prions toute personne, jeune ou moins jeune, de respecter ce travail…

 



LE DIAPORAMA


Le fort avec sa grande tour. Dessin du début XXe siècle.

Le calvaire avec sa tour rétrécie. Aquarelle de JB Laurens. Source Inguimbertine.

Le gisant avant sa disparition

La réinterprétation du Gisant par Luc Ta Van Thinh

Une des stations. Oeuvre de Luc Ta Van Thinh

L'ancien gisant qui n'est plus là