En 1957, René Grosso et Maurice Pernat ont fouillé quelques tombes d'une nécropole gallo-romaine, à Veaux, mais rive droite du Toulourenc sur le territoire de Mollans-sur-Ouvèze.
J. Galas
En 1957, René Grosso et Maurice Pernat font un sondage archéologique sur une parcelle située sur la rive droite du Toulourenc, non loin de l’actuel cimetière de Veaux.
Ils vont découvrir une importante nécropole de l’Antiquité tardive, ce qui signifie qu’il y avait quelque part dans le secteur une ou des habitations. Cette découverte accrédite la thèse que le hameau de Veaux fut d’abord construit sur la rive droite du Toulourenc sur l’actuel territoire de la commune de Mollans.
En avril 2015, la municipalité de Mollans-sur-Ouvèze décide de créer un parking pour accueillir les visiteurs et tous ceux qui aiment se baigner dans le Toulourenc en été. Un autre parking devrait voir le jour côté Malaucène. Il faut dire que, certaines journées d’août, on comptait pas loin de 200 voitures garées au bord du chemin, empêchant souvent les voitures des pompiers de circuler en cas d’accident dans les gorges du Toulourenc.
Le parking rive droite, sera établi non loin de la nécropole et Jean-François Colonat qui anime de nombreuses associations culturelles autour de Mollans et qui a notamment classé et sauvé de nombreuses archives de cette ville a averti les autorités du monde de l’archéologie. Plusieurs visites ont eu lieu et, le 20 avril 2015, un groupe d’amis conduit par Jean-François Colonat et Dominique Carru s’est rendu sur les lieux. On notait aussi la présence de Jo Degout, Jacques Galas, Yves Girard et Marc Legros, toutes personnes fortement impliquées dans la vie culturelle et passionnées par l’histoire de la région.
Principaux enseignements du sondage « Grosso-Pernat »
- Selon les auteurs du rapport le nombre de tombes de la nécropole dépasserait la centaine sur une période allant du IIIe siècle aux VIe et VIIe siècles.
- Comme les tombes n’ont pas toujours la même orientation, Grosso et Pernat distinguent les sépultures gallo-romaines des sépultures qu’ils qualifient de barbares.
- - Un enfant a été inhumé dans une amphore
- Parmi les objets trouvés il y avait une monnaie (minime) de Valentinien, des anneaux circulaires en bronze…
- À signaler aussi un cubitus dont la fracture avait été correctement réduite.
Le mystère des habitations
Les archéologues nous rappellent que les sépultures devaient être visibles depuis les habitations. Ils précisent aussi qu’une nécropole dont les tombes s’étendent sur toute la durée de l’Antiquité gallo-romaine est rare. En général, aux alentours des IIIe/IVe siècles, on change de lieu. Il est donc possible qu’il existe une nécropole plus ancienne dans le secteur.
Dans sa notice sur l’histoire de Mollans, en 1860, l’abbé A. Vincent cite l’existence au Moyen Âge d'un prieuré Saint-Pierre du Toulourenc et aussi d’un couvent baptisé Sainte Marie de Vaux. Ce qui donnerait à cette rive droite du Toulourenc une trace de vie religieuse importante. Mais où sont les vestiges ?
Enfin, il est maintenant quasi certain que le premier hameau de Veaux se soit bien établi rive droite, au soleil. Pourquoi les gens de Veaux ont-ils éprouvé le besoin, autour du XVIIe siècle probablement, d’aller s’installer rive gauche, à l’ombre ? Parce que nous étions là en terre papale et que c’était beaucoup plus intéressant pour les habitants, pensent les historiens en espérant trouver, un jour, des preuves plus précises. Parce qu’il y avait, rive gauche, une très belle source nous disent les vieux paysans.
En attendant, les habitants actuels du hameau continuent à aller enterrer leurs morts, au soleil sur la rive gauche, tout près de la nécropole antique.