HISTOIRE SIMPLIFIÉE DE LA GÉOLOGIE DE MALAUCÈNE

Il y a quelques 125 MA, notre Provence était un vaste récif corallien, comme il en existe dans les mers chaudes. Comment depuis cette date le paysage que nous observons aujourd'hui s'est-il modelé?


Un peu plus de détails

Nous raconterons les transformations passées de notre paysage malaucénien familier, depuis 125 millions d’années (MA) environ. Auparavant, il faut rappeler que le changement est permanent : l’eau boueuse des inondations emporte à la mer des galets, des graviers, des sables qui forment les plages et s’accumulent en sédiments, plus ou moins loin au large. Des tremblements de terre, des éruptions volcaniques soulèvent, abaissent, fissurent les montagnes, les plaines et les fonds marins dont les positions changent à la surface du Globe. C’est « la Dérive des Continents » qui éloigne l’Amérique mais qui aussi, dans le sens SUD/NORD, pousse l’Afrique vers l’Europe, rétrécit la Méditerranée en faisant trembler ses rivages de la Turquie à l’Italie. Le territoire qui de-
viendra la France, autrefois au fond de l’eau dans l’hémisphère sud, est parvenu au 45ème parallèle nord.
Il y a quelques 125 MA, notre Provence était un
vaste récif corallien, comme il en existe dans les mers chaudes  (photo n°1). Pendant 10 MA, il atteignit une épaisseur de 1500 m, pour devenir beaucoup plus tard, les Alpilles, le Luberon, les Monts de Vaucluse, les premiers 1000 m d’altitude du Ventoux, la partie Ouest de la Plate et le Rissas. Les géologues désignent ces terrains sous le nom
d’Urgonien parce qu’ils ont été étudiés pour la première fois autour de la ville d’Orgon.

Puis les conditions climatiques changèrent et pendant d’autres dizaines de millions d’années, au gré des variations du niveau des mers, ce sont des dépôts de boues calcaires (photo n°2) qui atteignirent encore un millier de mètres d’épaisseur avant de se  compacter et se solidifier. Ils constituent la moitié supérieure du Ventoux . Ces terrains sont qualifiés de Barrémien : c’est à Barrême qu’on les a étudiés, comme ensuite le Gargasien à Gargas et l’Aptien à Apt. Ces dénominations sont admises par les géologues du Monde entier qui connaissent ainsi notre région, comme les préhistoriens de laPlanète entière connaissent les Combes de Veaux pour leurs outils de silex.

Des dizaines de millions d’années se succèdent et les mouvements tectoniques qui soulèvent les Pyrénées font pointer, dans notre région, des îles qui deviendront nos collines et nos montagnes, depuis les Alpilles jusqu’au Ventoux. Tout autour,
des formations marécageuses évaporitiques deviennent les couches de gypse ( photo n° 3 ) exploitées aux Plâtrières du Groseau et sur tout dans le bassin de Mormoiron-Mazan.

Aux environs de 15 MA, la mer revient depuis Bordeaux jusqu’à l’extrémité Sud-Est de notre département. Elle dépose des sédiments mêlés d’autant de débris de coquillages pour former
une excellente pierre de taille, comme dans les carrières de Beaumont (photo n°4) : c’est le Burdigalien.

Puis la continuation de la surrection des Alpes, cette fois, soulève vers le haut notre Région dont les fleuves et les rivières creusent profondément leur lit. La mer, une dernière fois, envahit le couloir Rhodanien et ses abords pour déposer des Marnes bleues issues de larges vasières. (photo n° 5)

Enfin, ce sont des sables très fins, nos Safres, l’Helvétien, qui recouvrirent ces marnes bleues, à leur tour surmontés par des graviers charriés par les torrents alpins qui formèrent les quartiers que nous appelons les Grès. (photo n°6)

Voilà l’histoire géologique qui a formé le paysage représenté sur la photo n°7 et dont nous allons nommer les terrains dans l’ordre inverse de leur dépôt, les plus jeunes en premier, les plus anciens en derniers, qui eux-mêmes, en profondeur reposent sur d’autres encore plus vieux.
Les traits rouges encadrent les Safres, derniers formés. Les traits bleus marquent les emplacements du Burdigalien qui, à Beaumont, s’est accumulé sur une grande épaisseur, non lité
(non stratifié, sans former de bancs). Au pied de la Plate, on aperçoit les carrières romaines. La pointe du Ventoux est du Barrémien qui se délite sous l’effet du gel et du dégel.
Les rochers du Groseau, la Plate et le Rissas sont des calcaires urgoniens caractérisés par des coquillages fossiles caractéristiques, les Rudistes.

Le relief actuel peut-être comparé à une poêle au fond d'une boite....Ceci est décrit dans le pdf ci-joint !



Télécharger un complément d'informations


LE DIAPORAMA


Photo n°1

Photo n°2

Photo n°3

Photo n°4

Photo n°5

Photo n°6

Photo n°7