L'oppidum de Clairier

Ferdinand Saurel, à la fin du XIXe siècle mena une belle bataille pour prouver que Clairier était Aeria, la ville citée par Strabon, et perdue aujourd’hui. Il avait probablement tort, mais ses deux ouvrages (Aeria, recherches sur son emplacement – 1885 -, et Clairier, véritable emplacement d’Aeria – 1887 -), nous donnent de précieux renseignements.
Tout d’abord, la colline de Clairier s’est aussi appelée Venteron, un nom complètement oublié. 
A cette époque, la muraille principale avait alors plus de 290 m de long. L’auteur signale une deuxième enceinte à l’intérieur de la première. On retrouve les deux sur le terrain.
Une chapelle dédiée à Saint Martin aurait été bâtie sur l’emplacement même du temple des divinités tutélaires
La voie romaine Vasio-Carpentorate passait aux pieds de l'oppidum, d’où l’importance stratégique du col de Saint-Michel. L’actuel oratoire serait bâti sur le site d’un ancien temple dédié à Apollon ou Mercure. Saurel liste les nombreuses trouvailles pouvant prouver ce qu’il avance. Sachons que lors d’une exposition archéologique au début des années 1970, certains d’entre nous avaient livré au public de très belles poteries sygillées trouvées dans des urnes funéraires. Elles appartenaient au propriétaire du champ voisin de l’oratoire.
Concernant l’approvisionnement en eau, l’auteur fait l’inventaire des sources environnantes et signale l’existence d’un puits au centre du plateau le plus élevé.
L’oppidum de Clairier a donc eu une vie gauloise, puis gallo-romaine et il semble bien qu’il fut à nouveau habité lors des périodes troubles de notre histoire.
Enfin, se fiant probablement à Joseph Guinier, l’historiographe du siècle précédent, il signale que Clairier servit de carrière de pierres pour construire les remparts de Malaucène.

 



Un peu plus de détails


Malaucène possède de très beaux vestiges d’un oppidum gaulois sur la montagne de Clairier. Malheureusement, aucune fouille sérieuse n’a eu lieu sur ce site.
Il est idéalement situé non loin de l’actuel col de Saint- Michel qui séparait les territoires des Voconces au nord et des Méminiens au sud. Joël-Claude Meffre, dans la carte archéologique de la Gaule (Vaison-la-Romaine et ses campagnes) le date du premier âge du fer.
Le promeneur qui vient de Carpentras distingue bien les défenses naturelles que sont les falaises à l’ouest. Côté est, il nous reste sur une dizaine de mètres, les vestiges d’un rempart principal dont la plus grande longueur pouvait bien atteindre 900 m. L’on devine
assez facilement qu’il y avait, à l’intérieur même de cette fortification, deux autres enceintes de défense concentriques et moins cyclopéennes.

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LE DIAPORAMA


vue sur malaucène

remparts du clairier

restes des remparts

Un pot gaulois au musée de Beaumes-de-Venise

Meule du Musée de Beaumes-de-Venise. On en a trouvé probablement mes mêmes, au XIXe siècle, dans le voisinage de Clairier